Confondre des jeans et des bobettes



Je suis débarquée chez lui. Chez Marc je veux dire. Après les tout plein de textos qui ne mènent nulle part, les rendez-vous manqués ou foireux, les fleurs à ma job,… J’ai décidé que c’était assez et soit on allait finir par se voir et baiser, soit je laissais tomber.

Donc j’ai trouvé son adresse. (D’ailleurs je me suis toujours demandée comment un gars faisait pour avoir l’air sincère en te disant un truc du genre « je m’excuse j’avais perdu ton numéro de téléphone », « j’ai cherché partout comment te rejoindre, mais j’ai pas trouvé »,… Venez pas me dire qu’avec les cellulaires, les courriels – qui gardent les vieux courriels en mémoire, facebook, google, reverse411, les amis communs et le gros bon sens, en cinq minutes, vous êtes pas capables de trouver tout ce que vous voulez savoir sur quelqu’un. Come on! – Vous nous prenez vraiment pour des épaisses? Garçons, si vous voulez un cours de détective sur Internet, écrivez-moi, ça me fera plaisir de faire cette BA pour la prochaine fille de votre vie.)

En tout cas, je me suis pointée chez lui. Et là, il y a une fille en bobettes qui répond. Ma tête qui demande à ma mémoire : est-ce qu’il avait mentionné une coloc? Est-ce qu’il avait mentionné une coloc? EST-CE QU’IL AVAIT MENTIONNÉ UNE COLOC?

Je savais pas trop si je devais prendre un air cool et détaché ou commencer tout de suite à péter une coche. J’ai opté pour quelque chose entre les deux.
-       Marc est là?
-       Il est dans douche.
-       Ok. Et toi, t’es qui?
-       Tracey.
-      
-      
-       Je veux dire, t’es sa coloc ou tu couches avec?

Elle a roulé les yeux au plafond et a fait une petite face de dédain genre tu te prends pour qui, pousse pas ta luck, et elle répond :
-       Son ex.

J’avais le goût de lui arracher la face. Alors j’ai dit :
-       C’est quoi, tu t’étais rendue compte que t’avais oublié une paire de jeans ici faque t’es venue en bobette la chercher pour être sûre de pas repartir les mains pleines?

Je l’ai pas laissée répondre. Je suis entrée. (Une fois rendue aussi creux, c’est aussi bien de continuer à s’enfoncer. Au moins, il n’y a pas de doute possible sur l’issue de l’histoire et on le sait tous, ce qui tue, c’est le doute.) Alors j’ai foncé vers la salle de bain.

J’ai crié : eille Marc, je pense qu’il y a ton ex en bobettes qui traîne dans l’appart. Je venais te faire une surprise, mais comme je vois que t’es occupé, je vais laisser faire. Envoie-moi pas d’autres fleurs, ok? T’es rien qu’un crisse de trou de cul.

(Sur la finale, je me suis un peu laissée emporter. Je me serais trouvé vraiment plus hot d’avoir arrêté aux fleurs. Mais dire la bonne chose au bon moment ne fait pas partie de mes qualités.)

S’il me rappelle, je vais être vraiment, vraiment, impressionnée. Et à vrai dire, j’ai jamais été impressionnée par le guts d’un gars.

Alors je pense qu’on peut clore ici cette histoire-là.

6 commentaires:

Josie a dit…

Mouhahahaha! J'adore ton non-doute :)

Constance a dit…

Ahah, wow, chapeau clap clap !

Gache a dit…

Hahahahahahha x) Tu m'as arraché un beau sourire. :) Ça fait pensé à la scène d'un film :)

La voisine a dit…

Wow, bravo!

Charlotte a dit…

J'adore. My god j'adore. Où est-ce que tu as acheté TON guts ?!! I want some!!!

T. a dit…

oké. t'es hot pareil.

c'est donc ben cool ici !

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