Jeu coquin cocasse



J’étais sur le balcon, un peu saoule. Tard hier soir. Un peu gelée aussi. Un char noir avec un aileron se stationne devant chez moi. Exactement devant moi. Si ça avait été mon lift de princesse pour aller quelque part, le gars aurait pas pu mieux se stationner.

En tout cas. Ce que je remarque, c’est qu’il n’éteint pas son moteur. Ça m’énerve les gens qui laissent rouler leur moteur pour rien. Dans ma tête je leur crie toujours qu’ils polluent et que ça prend quoi, deux secondes, couper un moteur.

Alors le moteur roule et l’auto bouge pas. Ils sont deux. La fille, elle est de dos à moi, et le gars conduit. Ils se mettent à se frencher. Le moteur roule encore. Moi je m’énerve par en dedans genre embrasse-la tant que tu veux mais coupe ton ostie de moteur!

Ils s’embrassent longtemps. Je finis par regarder ailleurs. Quand même. J’ai un peu de décence.

Continue de boire.

Me retourne vers l’auto et la fille est penchée sur les jeans du gars, qui n’a plus vraiment de jeans. Le gars est accoté dans son banc, trop à l’aise. Une main sur la tête de la fille. L’autre derrière sa tête à lui. Je vois la tête de la fille rebondir. Et ses cheveux blonds glisser dans sa face. Il les tasse nonchalamment. Elle ne m’a pas vu, c’est clair. Je me demande c’est qui.

Il tourne sa tête vers moi et je croise ses yeux. Il sourit baveux. Come on! Tu m’écœures. Pas avec ta main sur sa tête. Manque total de classe. Je suis là en plus, à genre cinq mètres de toi.

Il continue de me regarder.

La tête de la fille continue de rebondir.

Plus vite.

Elle arrête.

Elle se rassoit, comme si de rien n’était. Elle ne m’a jamais vue.

Puis, finalement, l’auto s’en va. Avec le gars et avec la fille dedans. Probablement en direction d’un pont. Ça devait être l’arrêt au puits de fin de soirée, avant la dernière stretch vers la Rive-Sud.

Et s’ils avaient coupé leur moteur, de tout ça, je n’aurais jamais rien su.

1 commentaires:

Josie a dit…

Hum. J'adore ce genre de voyeurisme!

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