Superwoman



Aujourd’hui j’ai décidé que c’était assez. Que c’était le temps d’arrêter de chialer. Je suis allée faire du jogging.

(Pour que j’aille faire du jogging, il faut que ça aille vraiment mal et que je prenne quelque chose comme une résolution : me remettre en forme. D’habitude, ça passe deux fois par année et ça dure le temps d’aller courir une fois autour du parc Lafontaine.)

En revenant, j’ai appelé Amie Parfaite. Je lui ai dit d’inviter Gabriel aux yeux noisette.

Pour me récompenser d’être allée courir, j’ai bu une bouteille de vin sur mon balcon. (Je sais, ça va probablement annuler tous mes beaux efforts. En tout cas, je file mieux et c’est ce qui compte, non?)

Et puis Simon, c’est pas fini cette histoire. À date, j’ai pas encore lamentablement fait chier le tout. Juste un peu. Mais c’est rattrapable.

Espérer qu’il fasse un move? Ah come on. Vous croyez encore à ça, vous?

Je vais le trouver. Même... je sais où et quand! ;)

Il fait bleu mais pas trop gris



Amie Parfaite m’a téléphoné pour voir si j’allais mieux. Elle me dit qu’elle va faire un souper bientôt. Est-ce que je veux qu’elle invite Gabriel aux yeux noisette?

Je sais pas. Je sais pas si je vais être capable de lui parler et de rire quand il va m’appeler mademoiselle. Tu comprends?

Non. Elle comprend pas.



Je sais qu’objectivement c’était un bon début ce party mais peux pas vous expliquer pourquoi ça m’a déprimée plus qu’autre chose. Alors depuis je file bouette-pas-le-fun. J’ai le goût de le revoir et en même temps il faut que je m’en remette un peu avant. Juste me remettre de l’enfilade d’histoires foireuses qu’il m’arrive tout le temps. Parce que j’y ai tellement cru à celle-là. Que tout serait merveilleux dans les nuages quand ça arriverait et que je me rends compte que non. C’est juste une histoire. C’est juste la vie.

Alors pour me changer les idées mes copines m’ont traînée au parc. Pour me nourrir. Pour me faire sourire. Pour me faire voir du monde. Pour que j'arrête de parler de Simon.

Mais je leur ai conté, encore et encore, comment ça serait merveilleux qu'il y ait une suite. Mais que la vie. Et les mardes de la vie... Et qu'en fait on sait jamais vraiment si c'est The One ou pas. Et qu'il faut pas trop s'énerver, parce qu'après ça fait plus de peine.

Ou peut-être qu'il faut y croire. Des fois.

En tout cas je pense trop.

C'est jamais bon trop penser.

Je suis revenue chez moi et j’ai fixé le mur pendant une heure.

Et là, je vous écris.

Vous z’inquiétez pas, je vais. Je vais.

Le temps est long



Siiiiiimon, t’es où?

Ze party



(Avertissement : c’est long)

J’arrive au party et heureusement, Karine est pas trop loin de la porte. Je saute sur elle question de me calmer les nerfs. Elle commence à me connaître et sort un gin tonic de nulle part. Vraiment. Il est juste apparu. J’étais bien impressionnée.

Elle me présente son frère, Thomas, que j’avais déjà vu quelques fois, mais pas assez pour ne pas me le faire présenter une autre fois.

Je jase un peu avec Thomas et ses amis, je me demande vraiment ce que Karine leur a raconté, mais bon, faut assumer. Puis, je suis allée faire un tour. J’ai pas vu Simon. J’ai ramassé un refill de gin au passage. J’osais pas demander à quelqu’un s’il allait venir ou pas.

Je me suis postée dans le corridor avec mon verre un certain temps (le verre s’est vidé et rempli, mais moi, je suis restée à la même place) et j’ai jasé un peu avec tout plein de monde qui avait l’air intéressant.

Mais ça, on s’est fout. Ce qu’on veut savoir, vraiment, c’est où était Simon.

Alors j’ai finalement pris mon courage à deux mains et j’ai demandé à ˝gars qui jasait avec moi˝ s’il savait si ˝Simon˝ allait venir. En disant ça j’ai dû passer proche de m’évanouir. Mais ˝gars qui jasait avec moi˝ a pas eu l’air de s’en rendre compte. Et ben il me répond que oui, éventuellement. Et d’ajouter, c’est drôle qu’on se soit jamais rencontrés si t’es une amie de Simon, on est toujours ensemble.

(Pourquoi ces badlucks m’arrivent à moi?)

Je dis ben heu oui effectivement c’est que tu vois en fait c’est parce que. « Scuse j’ai pas entendu, tu disais quoi? » (Merde merde merde. Mon gros plan de la mort, c’était de faire comme si je le connaissais pas et d’aller lui parler à moment donné dans le party. Salut moi c’est chose, toi t’es qui? Eille je viens de réussir à scraper mon plan avant même que le gars arrive. Bravo la grande. Ostie que je suis conne! Je fais quoi là?) Hum je disais qu’en fait je le connaissais pas vraiment mais que j’aurais aimé ça le connaître. C’est un peu weird hen? (petit rire gêné) « Si une belle fille comme toi essayais de me rencontrer dans un party, je serais plutôt flatté. » Ah mon dieu arrête s’il te plaît. Je suis tellement poche pour ces affaires-là. Je pense que je vais y aller, ok. « Ben voyons attends, il est là justement. » (Ah non tu me niaises. Qu’est-ce que je câlisse ici bâtard. Je veux m’en aller. Maman viens me chercher. Je veux m’en aller.) J’ai calé mon verre d’une shot, et j’ai pensé à rien pendant un moment. Étrangement, je ne suis pas partie en courant.

Simon est comme apparu à côté de moi. Pas pour me voir, non. Pour saluer son ami qui était, effectivement, son ami. Et là l’ami, appelons-le Antoine tiens, dit : Simon, je voudrais te présenter quelqu’un. (Je devais être blanche.) Je te présente Sophie. Sophie, je te présente Simon. Je pense que vous allez bien vous entendre. Et Antoine de partir.
-      
-      
-       Heu salut, ça va?
-       (Vraiment, non, ça allait pas.) Oui, toi?
-       Ouais, pas pire.
-      
-       T’es une amie d’Antoine?
-       On peut dire ça, depuis quinze grosses minutes.
-       Ok.
-       Vous deux, vous vous connaissez comment?
-       On allait au secondaire ensemble.
-       Ah.
-      
-       Pis vous êtes restés amis tout ce temps là. C’est cute.
-       Ouain.
-      
-      
-       T’arrive ben tard dans les partys.
-      
-       T’es tellement jet-set que t’avais trois party à aller avant d’arriver ici ou quoi?
-       Non, je travaillais.
-       T’es barman?
-       DJ.
-       Cool!
-      
-       J’ai une amie qui trippe sur les DJ. (Nooooon. Je viens pas de dire ça. Ostie que je suis conne câlisse. J’ai quoi, deux de quotient?)

À ce moment-là, heureusement (?), Antoine revient avec trois bières. Un bon ami, ce garçon. Il lance des petits regards à la ronde, du genre, je reste ou je pars? Et Simon agrippe Antoine par le coude et se tourne vers lui. De manière à me tourner le côté mettons. Et dit : Eille le gros, ça fait tellement longtemps que je t’ai pas vu, comment tu vas? Conte-moi ça.

Burn!

J’ai calé cette bière et je suis allée faire un tour dehors. Je suis retombée sur Karine. Qui commençait à être un peu saoule. Pis? Qu’elle me dit. Je vous ai vus jaser. J’étais tellement contente pour toi! (Qu’elle crie.) C’était comment. L’as-tu frenché? Vas-tu le revoir?

Karine. Karine. On a jasé trois minutes et il m’a flushé. C’est juste de même. Je te dis. Je pogne rien qu’avec les gars qui m’intéressent pas.

Ah cocotte je suis tellement désolée pour toi. Tiens, bois ça, ça va te remonter le moral. Veux-tu que je t’en présente, moi, des gars. Alex! Alex, viens ici deux secondes. Ah Karine, non come on. S’il te plaît, fais pas ça. Je me sens juste encore plus incompétente. Je préfère me caler toute seule que dans des dates arrangées. Alex! Oui? Alex je veux que tu rencontres Sophie parce que c’est la fille la plus cool sur la terre. (Karine trouve que tout le monde est fantastique quand elle boit.) Sophie je te présente mon super ami, Alex, qui est vraiment trop malade.

Et là Karine a parlé pour trois pendant quinze bonnes minutes. Alex et moi on se regardait, un peu mal à l’aise d’être là. Étrangement, je dirais que ça nous a fait quelque chose comme une connexion, ce malaise partagé d’être à la même mauvaise place, au même mauvais moment. Enfin.

J’ai réussi à m’enfuir de Karine. (Que j’adore mais qui était un peu trop de bonne humeur pour moi ce soir-là.) Et je suis retournée dans le salon. En me disant que c’était peut-être le temps de crisser mon camp. Je veux dire, j’aurais dû faire ça une heure plus tôt, mais j’étais pas encore vraiment prête à encaisser la défaite.

C’est là qu’il est venu s’asseoir à côté de moi. Simon est venu s’asseoir à côté de moi. WTF! En réalité, j’étais tellement down que j’ai même pas été capable de m’énerver. Peut-être que ça m’a servi, au fond.
-       Je m’excuse pour tantôt. Ça me tentait pas de jaser. Mais je suis quand même un peu flatté.
-       Shit. Antoine t’a parlé?
-       D’après toi?
-       Ouais j’avoue. Ben oui, je te trouve cute et je voulais te rencontrer. Mais ça l’air que t’en n’a rien à battre et ça fait partie de la game aussi. Alors je suis contente d’avoir ton boosté ton ego pour ce soir. (J’étais comme cute en disant ça, genre semi-gênée. En tout cas il souriait.)
-       Est-ce qu’on peut tout effacer pis recommencer mettons?
-       T’es-tu sérieux? Écoute je suis pas sûre qu’on peut tout effacer, parce que tu m’as vraiment brisé le cœur, mais je peux essayer si tu veux. (C’était une blague, c’était drôle, il a ri.)
-       Enchanté, moi c’est Simon.
-       Sophie.
-       Santé.
-       Cheers.

Parle parle jase jase. Boit. Boit. Boit. Le party se vide. Je suis accrochée dans ses yeux et j’aimerais que ça se finisse jamais. Il est tard. Il m’embrasse. On tombe dans le divan. C’est limite indécent. (C’est pas mon divan, quand même.) Je crois que je rêve. J’aimerais l’arrêter pour me pincer, mais j’ai comme d’autres priorités. À moment donné on se rend compte qu’on est sur le divan de je sais pas qui, qu’il est tard, et qu’on n’a plus quinze ans.

Arrive le fatidique « chez moi ou chez toi » et là, vous savez pas ce que j’ai dit. Je peux pas croire que j’ai dit ça, mais j’ai dit ça pareil. J’ai dit : tu vas me trouver folle, mais je pense qu’on va rentrer chacun de nos bords. J’ai pas le goût d’un one night foireux. Je pense que je t’aime bien. J’ai trop eu de one night foireux et si c’est pour être ça, même si je fais une croix sur la potentielle meilleure baise de ma vie, je pense que j’aime mieux que ça arrive pas.

Tu dois me trouver mongole?
Un peu.

Attends, tu viens pas de te débarrasser de moi là. Je veux te revoir mister le beau Simon Dj et chanteur. Et je vais te revoir. Pis un jour, tu vas tomber amoureux de moi. (Ça, je lui ai pas dit.)

Il m’a étampée dans le mur une dernière fois et j’ai failli, mais vraiment, failli flancher. Trop pas mon genre d’être capable de résister.

Il doit vraiment me faire peur, ce garçon.

Et je suis rentrée chez moi toute seule, à pied. Il faisait soleil quand je suis arrivée. Je me suis trouvée conne en sacrament. En fait j’ai regretté à partir du moment où j’ai commencé à marcher vers chez moi. C’était encore le temps de virer de bord et lui courir après. Go! Mais vas-y merde! Va le voir. Dis-lui que tu veux passer la nuit avec lui ou ce qu’il en reste et que tu te contrefous de demain. Qu’il arrivera bien ce qui arrivera.

Et tout le long de trajet je me disais. Et si c’était juste ça? Que c’était ma chance qu’il se passe quelque chose avec le beau Simon et que je venais de la manquer à cause de mes principes fuckés de si ça marche jamais quand ça commence pas une baise alors c’est peut-être parce que ça serait mieux de ne pas commencer par baiser, mais peut-être que c’est de l’ostie de marde cette réflexion-là et que ça marche quand ça devrait marcher et ça ne marche pas quand ça ne devrait pas, que tu baises ou pas et que là, je me raconte plein de n’importe quoi parce qu’il me terrorise, qu’il me fait de quoi pour vrai, et que c’est assez rare et donc je m’invente plein de justifications stupides juste parce que je veux pas qu’il me fasse de peine.

En tout cas c’est trop tard pour retourner le frencher.

Je lui ai même pas demandé son numéro de téléphone.

Je suis tellement conne.

C’est un peu long comme post (vous aviez été avertis). Je voulais que vous soyez full au courant de l’histoire ˝Simon˝.

Je vais aller me tirer une balle. Mais inquiétez-vous pas, elle va sûrement me trouver trop pathétique et virer de bord avant de me tuer. Je devrais être encore là pour vous conter mes niaiseries.

L’ex



Alors j’étais chez Bubbles en train d’essayer un kit adorable et qui c’est que je vois pas passer sur le trottoir en train de tenir par la taille une grande blonde? (On les haït-tu un peu, les grandes blondes? Les petites blondes aussi, remarque.)

Non. Pas Simon. Heureusement.

C’était Phil, mon ex. Phil, l’ex. L’ex-Phil. Lui. On s’est laissés en relativement bons termes. Il a le droit de faire ce qu’il veut avec qui il veut. Tous les arguments rationnels du monde me disent qu’il n’y a aucun problème et qu’il a le droit de frencher la planète dans ma face et tout et tout.

Mais entre la logique et la réalité….

En fait je dirais que j’étais tellement à l’envers que je suis partie à lui courir après dans la rue, avec le kit même pas encore acheté sur le dos. J’ai fait sonner toutes les alarmes de la boutique (mais bon ils avaient ma sacoche alors je trouvais que c’était une garantie plutôt safe). Et quand il s’est retourné je me suis arrêtée net et j’ai réalisé le ridicule de la situation. (J’aurais pu y penser avant, oui.)

J’ai pris une petite voix innocente, j’ai dit salut, ça fait longtemps, ça va bien? Il me dit oui, et toi? Il a comme insisté sur le toi. J’ai dit super, je fais toujours prendre l’air à mes vêtements avant de les acheter.  Ok ben à plus là. Bye.

Non… attends. Pas bye. C’est qui la pétasse blonde accrochée à ton bras?

Ladite pétasse blonde s’est retenue très fort pour ne rien dire. Elle a serré son bras de ses mains aux ongles peinturés comme pour dire c’est à moi maintenant et s’est scotch tapé un sourire crispé sur le visage.

Il a dit hum c’est Caroline. Caro, Sophie. Mon ex. Sophie, Caroline. T’es contente là? Bonne journée.

Non, j’étais pas contente.
En plus, c’était pas la top classe de ma part cette montée de lait.

Ce qui m’a fait le plus chier de les voir ensemble, c’est de ne pas encore avoir trouvé quelqu’un à parader fièrement sur Mont-Royal (non, vraiment? Perspicace la fille. Oui je sais c’est assez impressionnant).

En tout cas, pour ce qui est du kit, évidemment j’ai dû l’acheter. Vous auriez dû me voir en train d’expliquer à la vendeuse que c’était vraiment, vraiment, une urgence et que je m’excusais pour les alarmes. Que c’était pas la peine de me barrer de la boutique à tout jamais. J’en ai peut-être trop mis. Je voulais être sûre qu’elle me ferait pas chier.

C’était pas ma meilleure journée.



Dans deux jours, je vais peut-être rencontrer l’homme de ma vie. Mon dieu, quelle attente! Quel suspense. Je tiens plus en place.

Mais en attendant, je sais pas quoi me mettre! Rien comme un nouveau kit sexy pour te remettre sur le piton.

(Je fonde peut-être un peu trop d’espoir dans ce party.)

Les amis parfaits



Je suis allée souper chez mon amie parfaite. Vous savez, le genre de fille belle, intelligente, avec du style, qui est toujours amoureuse d’un gars parfait, qui l’aime aussi, mais qui est tellement fine que vraiment, tu peux pas lui en vouloir.

J’imagine que tout le monde a au moins une amie comme ça.

Figurez-vous donc qu’à ce souper plein des gens parfaits, il y avait un Gabriel avec des yeux noisette qui a passé la soirée à m’appeler mademoiselle et à remplir mon verre avant qu’il ne se vide.

On sait pas encore s’il y a une suite à cette histoire. Mais déjà, on aime, on aime.

Le vide



J’attends encore que Marc me rappelle. J’attends pas vraiment qu’il appelle. Mais me semble que s’il appelait ça donnerait une coupe de points à la gente masculine au complet. Tu sais, one for the team, ou quelque chose comme ça.

Je suis allée me consoler de ma non peine d’amour en mangeant plein de pâtisseries cochonnes avec un allongé aux Copains. Il y avait pas de beaux gars à regarder.

C’est si laid comme nom, Marc. Ça vaut vraiment pas la peine de s’énerver pour un Marc.

Il est plate ce billet. Ma vie est plate. Désolée.

Rechute



J’ai rappelé Yan. Parce que crisse, toute le reste chie. Et puis au moins, il me conte pas d’histoires, lui.

Je le sais qu’un jour, peut-être que Simon ou un autre homme de ma vie va avoir été assez déniaisé pour me faire une surprise et qu’en se pointant à ma porte, il tombera face à face avec un Yan en boxer et que ce jour-là je vais regretter en crisse de me réveiller encore à côté des boxer de Yan.

Mais qu’est-ce tu veux.

Confondre des jeans et des bobettes



Je suis débarquée chez lui. Chez Marc je veux dire. Après les tout plein de textos qui ne mènent nulle part, les rendez-vous manqués ou foireux, les fleurs à ma job,… J’ai décidé que c’était assez et soit on allait finir par se voir et baiser, soit je laissais tomber.

Donc j’ai trouvé son adresse. (D’ailleurs je me suis toujours demandée comment un gars faisait pour avoir l’air sincère en te disant un truc du genre « je m’excuse j’avais perdu ton numéro de téléphone », « j’ai cherché partout comment te rejoindre, mais j’ai pas trouvé »,… Venez pas me dire qu’avec les cellulaires, les courriels – qui gardent les vieux courriels en mémoire, facebook, google, reverse411, les amis communs et le gros bon sens, en cinq minutes, vous êtes pas capables de trouver tout ce que vous voulez savoir sur quelqu’un. Come on! – Vous nous prenez vraiment pour des épaisses? Garçons, si vous voulez un cours de détective sur Internet, écrivez-moi, ça me fera plaisir de faire cette BA pour la prochaine fille de votre vie.)

En tout cas, je me suis pointée chez lui. Et là, il y a une fille en bobettes qui répond. Ma tête qui demande à ma mémoire : est-ce qu’il avait mentionné une coloc? Est-ce qu’il avait mentionné une coloc? EST-CE QU’IL AVAIT MENTIONNÉ UNE COLOC?

Je savais pas trop si je devais prendre un air cool et détaché ou commencer tout de suite à péter une coche. J’ai opté pour quelque chose entre les deux.
-       Marc est là?
-       Il est dans douche.
-       Ok. Et toi, t’es qui?
-       Tracey.
-      
-      
-       Je veux dire, t’es sa coloc ou tu couches avec?

Elle a roulé les yeux au plafond et a fait une petite face de dédain genre tu te prends pour qui, pousse pas ta luck, et elle répond :
-       Son ex.

J’avais le goût de lui arracher la face. Alors j’ai dit :
-       C’est quoi, tu t’étais rendue compte que t’avais oublié une paire de jeans ici faque t’es venue en bobette la chercher pour être sûre de pas repartir les mains pleines?

Je l’ai pas laissée répondre. Je suis entrée. (Une fois rendue aussi creux, c’est aussi bien de continuer à s’enfoncer. Au moins, il n’y a pas de doute possible sur l’issue de l’histoire et on le sait tous, ce qui tue, c’est le doute.) Alors j’ai foncé vers la salle de bain.

J’ai crié : eille Marc, je pense qu’il y a ton ex en bobettes qui traîne dans l’appart. Je venais te faire une surprise, mais comme je vois que t’es occupé, je vais laisser faire. Envoie-moi pas d’autres fleurs, ok? T’es rien qu’un crisse de trou de cul.

(Sur la finale, je me suis un peu laissée emporter. Je me serais trouvé vraiment plus hot d’avoir arrêté aux fleurs. Mais dire la bonne chose au bon moment ne fait pas partie de mes qualités.)

S’il me rappelle, je vais être vraiment, vraiment, impressionnée. Et à vrai dire, j’ai jamais été impressionnée par le guts d’un gars.

Alors je pense qu’on peut clore ici cette histoire-là.

Ok ils ne sont pas tous toujours de parfaits salauds



Non seulement il a appelé, mais il a fait envoyer des fleurs à ma job. Est-ce que monsieur lit ce blogue?

Des fleurs à ma job… En même temps c’est un peu weird ça aussi. Je devrais peut-être juste laisser tomber cette histoire parce que franchement, les signes ne sont pas en sa faveur. Deux chockages et des actions suspectes… Faut vraiment que je sois désespérée qu’il m’arrive quelque chose pour persister à vouloir le voir. Ah oui, ça, et il est vraiment cute.

Les fleurs disaient : je m’excuse, je suis vraiment cave. Ma vie est un peu compliquée ces temps-ci, mais je veux te connaître.

Je suis pas naïve. Juste désespérée, ok?

Et ça arrive, des fois, que les histoires qui commencent mal continuent bien. (En tous cas j’imagine que des fois, ça arrive.)

Ah oui, et pour ceux qui se demandaient ce qui se passait avec Simon… Il est fort probable que Simon sera au party de départ de Flavie, dans deux vendredis. Je sais pas c’est qui, Flavie, mais j’ai déjà fait une croix dans mon agenda!

Watch-moi ben débarquer dans ce party-là et faire semblant que je suis à la bonne place.

Les faux espoirs



Alors Marc… ne m’a finalement jamais rappelée. Je veux dire, après quelques échanges de textos de oui, quand, là, non, oui, d’accord parfait à demain, et bien le jour où on était supposés se revoir, monsieur me texte (ME TEXTE!) pour me dire que finalement il peut pas ce soir, qu’il a une urgence, qu’on se rappelle.

Ça, c’était hier.

Je sais pas, mais j’ai comme un mauvais pressentiment.

Quelqu’un peut me dire ce que je fais qui ne fonctionne pas? Je veux dire, on n’a même pas eu le temps de se rencontrer et c’est lui qui voulait qu’on se voie…

Je ne comprendrai jamais rien aux hommes.

Évidemment, on pourrait se dire qu’il a peut-être effectivement eu un empêchement et que c’était vraiment hors de son contrôle et qu’il va rappeler et blablabla. Mettons que je doute.

La fille cool



J’étais sur une terrasse à boire de la sangria avec des amis quand je l’ai vue passer dans la rue. Cette fille qui avait traumatisé ma jeunesse sans vraiment le savoir. Cette fille un peu plus game que les autres. Cette fille qui avait tous les gars pâmée sur elle. Cette fille qui était donc ben belle. Cette fille que je n’étais pas.

En tout cas, elle. Je l’avais pas revue depuis des années et là elle est passée devant moi, enceinte jusqu’au cou, avec un bébé dans une poussette et un homme moche avec une calvitie passablement avancée à côté d’elle. Elle avait l’air fanée.

Je l’ai vue passer et je me suis dit que je préférais mille fois mes mardes aux siennes et que franchement, je changerais pas de place avec elle.