Simon n’a pas rappelé. J’ai pas poussé l’excès de guts et de confiance jusqu’à me pointer à son bar. Il y a une limite quand même. La mince ligne entre la détermination et la stupidité. Est-ce que je l’ai déjà passée? C’est une ligne tellement dure à sizer. Quand est-ce qu’on en fait trop? Quand est-ce qu’on attrape le moment et que faire des folies vaut la peine, quand est-ce qu’il vaudrait mieux attendre un peu plus, que le hasard fasse son bout? On peut pas tout lui demander, quand même, au hasard.

Est-ce que j’aurais été mieux de simplement me pointer où il travaille? J’avais seulement une flèche à tirer. On dirait que je me suis trompée de cible. Comment j’aurais pu savoir? L’appeler ou me pointer. Un ou l’autre. Pas les deux. Les deux c’est trop. Trop pathétique. Trop too much.

Ne pas laisser de message en voyant que c’était son répondeur et débarquer où il travaille? Ou a un de ses shows? C’est aussi prendre le risque d’avoir l’air vraiment épaisse – il a sûrement un afficheur.

Dans ces moments-là, pour que ça fonctionne, il faut donner l’impression que tout est arrivé par hasard, qu’on s’en fout un peu. Il n’a pas besoin de savoir que le hasard a été soigneusement planifié. En fait, il est mieux de ne jamais le savoir. Là, peut-être qu’on a une chance. 

Si les attitudes sont figées dans plein d’attentes imposées et supposées, ça marchera pas. Une date. Une crisse de date. Est-ce qu'il y a quelque chose de moins spontané qu'une date?

Après il se mettra à penser que tu veux lui passer une bague au doigt. Alors ça sera fini. Il se mettra à te baratiner n’importe quoi. Qu’il sort d’une histoire difficile, qu’il ne veut pas sacrifier sa liberté, qu’il ne t’aime pas comme ça. Si tu en fais tant, les conséquences de son oui sont sûrement trop lourdes à porter. C’est ce qu’il se dit. Quand il reste un peu de chance à la spontanéité de créer des surprises charmantes, c’est plus facile. Mais comme des fois, pour qu’il se passe quelque chose, il faut faire un move. Ça arrive (souvent) qu’on fait pas le bon.

Et l’autre panique. L’histoire chie avant de commencer. Et tu aimerais lui dire. Come on, relaxe un peu. Je vais pas t’attacher. Je trouve juste que tu as l’air cool. Que tu as l’air de valoir la peine que je m’intéresse à toi. Que tu as l’air de quelqu’un d’intéressant à connaître. Arrive ce qui arrivera. C’est pas si grave.

Mais sans ces tentatives foireuses pour faire partie de ta vie, je fais quoi pour te rencontrer vraiment? Vu que je ne te vois pas par hasard, dans ma vie de tous les jours.

Et oui, j’aimerais vraiment vraiment que tu m’étampes dans le mur et ne me laisses pas partir pour au moins quoi, trois jours. Mais ça, c’est une autre histoire et ce n’est clairement pas ça qui te fait peur.

1 commentaires:

Josie a dit…

Laisse-lui un peu de temps, bella! Et puis, moi je trouve que tu as bien fait.
Franchise. Point.

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