Hier je suis allée prendre une grande
marche vers nulle part. Je filais drôle. Comme dans drôle trop de choses en
même temps plein de questions et surtout trop de rien.
Je me suis arrêtée dans un café.
C’était plein d’étudiants avec des faces fatiguées qui étudient fort toute la
nuit. Pourquoi? Je sais pas j’ai jamais compris. Peut-être qu’ils font jamais
rien le restant du temps ou qu’il sont vraiment – vraiment – studieux. Il doit
y en avoir des comme ça.
En tout cas il y avait un gars
avec une tuque molle et une chemise à carreaux des grosses lunettes carrées et
je me suis demandée si j’avais marché jusqu’au Mile End sans m’en rendre compte
ou si c’était un milendeux qui s’était perdu ou si c’était tellement 2010 ou
peut-être même 2009 que c’était rendu rétro. Et qu’en fait il était encore plus
cool que les hipsters.
En tout cas je sais pas pourquoi
je pensais à ça. C’est pas vraiment lui qui m’intéressait. Il m’intriguait
j’aurais aimé aller lui poser plein de questions niaiseuses sur le pourquoi de
plein d’affaires mais je suis pas allée.
À la place je me suis levée et je
suis allée au bar de danseuses en face. Fouille-moi pourquoi.
J’étais jamais allée.
Je regardais pis je me disais que
trop de lisse, c’était comme pas assez. J’ai trouvé ça frette. Mécanique,
frette et calculé.
Tu finis par plus savoir ce qui
est propre pis ce qui est sale.
Ça excite qui? Les autres, ils
regardaient même pas vraiment.
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