L’ex



Alors j’étais chez Bubbles en train d’essayer un kit adorable et qui c’est que je vois pas passer sur le trottoir en train de tenir par la taille une grande blonde? (On les haït-tu un peu, les grandes blondes? Les petites blondes aussi, remarque.)

Non. Pas Simon. Heureusement.

C’était Phil, mon ex. Phil, l’ex. L’ex-Phil. Lui. On s’est laissés en relativement bons termes. Il a le droit de faire ce qu’il veut avec qui il veut. Tous les arguments rationnels du monde me disent qu’il n’y a aucun problème et qu’il a le droit de frencher la planète dans ma face et tout et tout.

Mais entre la logique et la réalité….

En fait je dirais que j’étais tellement à l’envers que je suis partie à lui courir après dans la rue, avec le kit même pas encore acheté sur le dos. J’ai fait sonner toutes les alarmes de la boutique (mais bon ils avaient ma sacoche alors je trouvais que c’était une garantie plutôt safe). Et quand il s’est retourné je me suis arrêtée net et j’ai réalisé le ridicule de la situation. (J’aurais pu y penser avant, oui.)

J’ai pris une petite voix innocente, j’ai dit salut, ça fait longtemps, ça va bien? Il me dit oui, et toi? Il a comme insisté sur le toi. J’ai dit super, je fais toujours prendre l’air à mes vêtements avant de les acheter.  Ok ben à plus là. Bye.

Non… attends. Pas bye. C’est qui la pétasse blonde accrochée à ton bras?

Ladite pétasse blonde s’est retenue très fort pour ne rien dire. Elle a serré son bras de ses mains aux ongles peinturés comme pour dire c’est à moi maintenant et s’est scotch tapé un sourire crispé sur le visage.

Il a dit hum c’est Caroline. Caro, Sophie. Mon ex. Sophie, Caroline. T’es contente là? Bonne journée.

Non, j’étais pas contente.
En plus, c’était pas la top classe de ma part cette montée de lait.

Ce qui m’a fait le plus chier de les voir ensemble, c’est de ne pas encore avoir trouvé quelqu’un à parader fièrement sur Mont-Royal (non, vraiment? Perspicace la fille. Oui je sais c’est assez impressionnant).

En tout cas, pour ce qui est du kit, évidemment j’ai dû l’acheter. Vous auriez dû me voir en train d’expliquer à la vendeuse que c’était vraiment, vraiment, une urgence et que je m’excusais pour les alarmes. Que c’était pas la peine de me barrer de la boutique à tout jamais. J’en ai peut-être trop mis. Je voulais être sûre qu’elle me ferait pas chier.

C’était pas ma meilleure journée.

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