Ze party



(Avertissement : c’est long)

J’arrive au party et heureusement, Karine est pas trop loin de la porte. Je saute sur elle question de me calmer les nerfs. Elle commence à me connaître et sort un gin tonic de nulle part. Vraiment. Il est juste apparu. J’étais bien impressionnée.

Elle me présente son frère, Thomas, que j’avais déjà vu quelques fois, mais pas assez pour ne pas me le faire présenter une autre fois.

Je jase un peu avec Thomas et ses amis, je me demande vraiment ce que Karine leur a raconté, mais bon, faut assumer. Puis, je suis allée faire un tour. J’ai pas vu Simon. J’ai ramassé un refill de gin au passage. J’osais pas demander à quelqu’un s’il allait venir ou pas.

Je me suis postée dans le corridor avec mon verre un certain temps (le verre s’est vidé et rempli, mais moi, je suis restée à la même place) et j’ai jasé un peu avec tout plein de monde qui avait l’air intéressant.

Mais ça, on s’est fout. Ce qu’on veut savoir, vraiment, c’est où était Simon.

Alors j’ai finalement pris mon courage à deux mains et j’ai demandé à ˝gars qui jasait avec moi˝ s’il savait si ˝Simon˝ allait venir. En disant ça j’ai dû passer proche de m’évanouir. Mais ˝gars qui jasait avec moi˝ a pas eu l’air de s’en rendre compte. Et ben il me répond que oui, éventuellement. Et d’ajouter, c’est drôle qu’on se soit jamais rencontrés si t’es une amie de Simon, on est toujours ensemble.

(Pourquoi ces badlucks m’arrivent à moi?)

Je dis ben heu oui effectivement c’est que tu vois en fait c’est parce que. « Scuse j’ai pas entendu, tu disais quoi? » (Merde merde merde. Mon gros plan de la mort, c’était de faire comme si je le connaissais pas et d’aller lui parler à moment donné dans le party. Salut moi c’est chose, toi t’es qui? Eille je viens de réussir à scraper mon plan avant même que le gars arrive. Bravo la grande. Ostie que je suis conne! Je fais quoi là?) Hum je disais qu’en fait je le connaissais pas vraiment mais que j’aurais aimé ça le connaître. C’est un peu weird hen? (petit rire gêné) « Si une belle fille comme toi essayais de me rencontrer dans un party, je serais plutôt flatté. » Ah mon dieu arrête s’il te plaît. Je suis tellement poche pour ces affaires-là. Je pense que je vais y aller, ok. « Ben voyons attends, il est là justement. » (Ah non tu me niaises. Qu’est-ce que je câlisse ici bâtard. Je veux m’en aller. Maman viens me chercher. Je veux m’en aller.) J’ai calé mon verre d’une shot, et j’ai pensé à rien pendant un moment. Étrangement, je ne suis pas partie en courant.

Simon est comme apparu à côté de moi. Pas pour me voir, non. Pour saluer son ami qui était, effectivement, son ami. Et là l’ami, appelons-le Antoine tiens, dit : Simon, je voudrais te présenter quelqu’un. (Je devais être blanche.) Je te présente Sophie. Sophie, je te présente Simon. Je pense que vous allez bien vous entendre. Et Antoine de partir.
-      
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-       Heu salut, ça va?
-       (Vraiment, non, ça allait pas.) Oui, toi?
-       Ouais, pas pire.
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-       T’es une amie d’Antoine?
-       On peut dire ça, depuis quinze grosses minutes.
-       Ok.
-       Vous deux, vous vous connaissez comment?
-       On allait au secondaire ensemble.
-       Ah.
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-       Pis vous êtes restés amis tout ce temps là. C’est cute.
-       Ouain.
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-       T’arrive ben tard dans les partys.
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-       T’es tellement jet-set que t’avais trois party à aller avant d’arriver ici ou quoi?
-       Non, je travaillais.
-       T’es barman?
-       DJ.
-       Cool!
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-       J’ai une amie qui trippe sur les DJ. (Nooooon. Je viens pas de dire ça. Ostie que je suis conne câlisse. J’ai quoi, deux de quotient?)

À ce moment-là, heureusement (?), Antoine revient avec trois bières. Un bon ami, ce garçon. Il lance des petits regards à la ronde, du genre, je reste ou je pars? Et Simon agrippe Antoine par le coude et se tourne vers lui. De manière à me tourner le côté mettons. Et dit : Eille le gros, ça fait tellement longtemps que je t’ai pas vu, comment tu vas? Conte-moi ça.

Burn!

J’ai calé cette bière et je suis allée faire un tour dehors. Je suis retombée sur Karine. Qui commençait à être un peu saoule. Pis? Qu’elle me dit. Je vous ai vus jaser. J’étais tellement contente pour toi! (Qu’elle crie.) C’était comment. L’as-tu frenché? Vas-tu le revoir?

Karine. Karine. On a jasé trois minutes et il m’a flushé. C’est juste de même. Je te dis. Je pogne rien qu’avec les gars qui m’intéressent pas.

Ah cocotte je suis tellement désolée pour toi. Tiens, bois ça, ça va te remonter le moral. Veux-tu que je t’en présente, moi, des gars. Alex! Alex, viens ici deux secondes. Ah Karine, non come on. S’il te plaît, fais pas ça. Je me sens juste encore plus incompétente. Je préfère me caler toute seule que dans des dates arrangées. Alex! Oui? Alex je veux que tu rencontres Sophie parce que c’est la fille la plus cool sur la terre. (Karine trouve que tout le monde est fantastique quand elle boit.) Sophie je te présente mon super ami, Alex, qui est vraiment trop malade.

Et là Karine a parlé pour trois pendant quinze bonnes minutes. Alex et moi on se regardait, un peu mal à l’aise d’être là. Étrangement, je dirais que ça nous a fait quelque chose comme une connexion, ce malaise partagé d’être à la même mauvaise place, au même mauvais moment. Enfin.

J’ai réussi à m’enfuir de Karine. (Que j’adore mais qui était un peu trop de bonne humeur pour moi ce soir-là.) Et je suis retournée dans le salon. En me disant que c’était peut-être le temps de crisser mon camp. Je veux dire, j’aurais dû faire ça une heure plus tôt, mais j’étais pas encore vraiment prête à encaisser la défaite.

C’est là qu’il est venu s’asseoir à côté de moi. Simon est venu s’asseoir à côté de moi. WTF! En réalité, j’étais tellement down que j’ai même pas été capable de m’énerver. Peut-être que ça m’a servi, au fond.
-       Je m’excuse pour tantôt. Ça me tentait pas de jaser. Mais je suis quand même un peu flatté.
-       Shit. Antoine t’a parlé?
-       D’après toi?
-       Ouais j’avoue. Ben oui, je te trouve cute et je voulais te rencontrer. Mais ça l’air que t’en n’a rien à battre et ça fait partie de la game aussi. Alors je suis contente d’avoir ton boosté ton ego pour ce soir. (J’étais comme cute en disant ça, genre semi-gênée. En tout cas il souriait.)
-       Est-ce qu’on peut tout effacer pis recommencer mettons?
-       T’es-tu sérieux? Écoute je suis pas sûre qu’on peut tout effacer, parce que tu m’as vraiment brisé le cœur, mais je peux essayer si tu veux. (C’était une blague, c’était drôle, il a ri.)
-       Enchanté, moi c’est Simon.
-       Sophie.
-       Santé.
-       Cheers.

Parle parle jase jase. Boit. Boit. Boit. Le party se vide. Je suis accrochée dans ses yeux et j’aimerais que ça se finisse jamais. Il est tard. Il m’embrasse. On tombe dans le divan. C’est limite indécent. (C’est pas mon divan, quand même.) Je crois que je rêve. J’aimerais l’arrêter pour me pincer, mais j’ai comme d’autres priorités. À moment donné on se rend compte qu’on est sur le divan de je sais pas qui, qu’il est tard, et qu’on n’a plus quinze ans.

Arrive le fatidique « chez moi ou chez toi » et là, vous savez pas ce que j’ai dit. Je peux pas croire que j’ai dit ça, mais j’ai dit ça pareil. J’ai dit : tu vas me trouver folle, mais je pense qu’on va rentrer chacun de nos bords. J’ai pas le goût d’un one night foireux. Je pense que je t’aime bien. J’ai trop eu de one night foireux et si c’est pour être ça, même si je fais une croix sur la potentielle meilleure baise de ma vie, je pense que j’aime mieux que ça arrive pas.

Tu dois me trouver mongole?
Un peu.

Attends, tu viens pas de te débarrasser de moi là. Je veux te revoir mister le beau Simon Dj et chanteur. Et je vais te revoir. Pis un jour, tu vas tomber amoureux de moi. (Ça, je lui ai pas dit.)

Il m’a étampée dans le mur une dernière fois et j’ai failli, mais vraiment, failli flancher. Trop pas mon genre d’être capable de résister.

Il doit vraiment me faire peur, ce garçon.

Et je suis rentrée chez moi toute seule, à pied. Il faisait soleil quand je suis arrivée. Je me suis trouvée conne en sacrament. En fait j’ai regretté à partir du moment où j’ai commencé à marcher vers chez moi. C’était encore le temps de virer de bord et lui courir après. Go! Mais vas-y merde! Va le voir. Dis-lui que tu veux passer la nuit avec lui ou ce qu’il en reste et que tu te contrefous de demain. Qu’il arrivera bien ce qui arrivera.

Et tout le long de trajet je me disais. Et si c’était juste ça? Que c’était ma chance qu’il se passe quelque chose avec le beau Simon et que je venais de la manquer à cause de mes principes fuckés de si ça marche jamais quand ça commence pas une baise alors c’est peut-être parce que ça serait mieux de ne pas commencer par baiser, mais peut-être que c’est de l’ostie de marde cette réflexion-là et que ça marche quand ça devrait marcher et ça ne marche pas quand ça ne devrait pas, que tu baises ou pas et que là, je me raconte plein de n’importe quoi parce qu’il me terrorise, qu’il me fait de quoi pour vrai, et que c’est assez rare et donc je m’invente plein de justifications stupides juste parce que je veux pas qu’il me fasse de peine.

En tout cas c’est trop tard pour retourner le frencher.

Je lui ai même pas demandé son numéro de téléphone.

Je suis tellement conne.

C’est un peu long comme post (vous aviez été avertis). Je voulais que vous soyez full au courant de l’histoire ˝Simon˝.

Je vais aller me tirer une balle. Mais inquiétez-vous pas, elle va sûrement me trouver trop pathétique et virer de bord avant de me tuer. Je devrais être encore là pour vous conter mes niaiseries.

6 commentaires:

Constance a dit…

On moins vous avez frenché pis c'était plus que friendly :) !

Josie a dit…

Sophie, belle Sophie. Moi je ne te trouve pas conne.

La seule affaire, c'est que vous n'avez quand même pas vos numéros de tel. mais autrement, j'te trouve forte. Très forte!

Brun Brun a dit…

Mais au moins là tu peux l'ajouter sur facebook!

Marie-Eve Desjardins a dit…

Pas conne pentoute!

À notre première nuit ensemble, mon homme m'a dit "tu sais quoi, j'ai juste envie qu'on se tease" parce qu'il voulait plus justement, bon on l'a pas fait, mais tsé ça voulait dire quelque chose. La preuve, je m'en souviens pis j'ai un tit sourire niaiseux dans face là là.

Le mieux se serait que tu le revois très bientôt pour continuer tout ça, mais c'est un joli début je trouve. Pis ouin, écoute Brun Brun pis ajoute le facebook!

Sophie a dit…

@ Brun Brun et Marie: Vous pensez bien que je l'ai déjà cherché sur Facebook... Pas là le beau Simon. Trop cool pour Facebook faut croire...

@ tous: Merci pour vos encouragements. Reste que j'aurais aimé ça que ça finisse pas bouette bouette. J'étais peut-être un peu saoule aussi. Ça aide jamais.

DouceRousse a dit…

Simon utilises peut-etre un autre nom..cherche dans les amis de ses amis ;) Pis moi non plus je ne te trouve pas conne, en fait je te trouve vraiment courageuse! :)

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